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L’art des nœuds coréens
Connaissez-vous l’art des nœuds coréens (le maedup 매듭 ) ? C’est l’une des traditions artisanales coréennes exceptionnelles, qui consiste à faire et nouer des nœuds !
L’usage
Maedup (매듭) signifie en coréen tout simplement «nœud». La fonction des nœuds est décorative et pratique. Il y a également un côté symbolique. Certaines compositions représentent des valeurs comme la bienveillance, d’autres des éléments de la réalité quotidienne, par exemple les fleurs de prunier. Le maedup fait aussi partie du norigae (노리개), un pendentif accroché au vêtement féminin traditionnel.
L’histoire
Les premiers nœuds retrouvés à ce jour datent de la préhistoire. Les gens les nouaient sur le vêtement pour porter des outils comme une hache, une épée ou bien simplement de la nourriture. À l’époque des Trois Royaumes (I-VIIème siècle), ils ont acquis leur fonction esthétique. Ils ont été même mentionnés dans le Samguk sagi (삼국사기), une ancienne chronique historique de Corée. Au début, ils n’étaient employés que par les autorités royales. Au cours des siècles, la pratique s’est répandue parmi d’autres classes sociales.
Ils décoraient la tenue, les bijoux, les instruments de musique, les sachets.
Ensuite, durant la période Goryeo (918-1392), les noeuds ont pris la forme qu’on connaît à présent. Au temps de la dynastie Joseon (1392-1910), l’art du maedup est devenu plus sophistiqué.
Sous l’occupation japonaise (1910-1945), malheureusement, cette tradition a été partiellement commercialisée. Dans les années 1990, il c’est réapparu dans l’espace culturel et artisanal.
Le matériel et les techniques
Traditionnellement, on utilise une cordelette en soie. Actuellement, d’autres matériaux sont également employés, comme le polyester ou la viscose tressée. En fonction des fibres du cordon, le processus peut changer. Il existe environ 40 types ou techniques de nœuds. En voici quelques-uns :
Dorae maedup (도래매듭) – le nœud superposé
Dangcho maedup (당초매듭) – le nœud arabesque, le symbole de l’infini
Yeonbong maedup (연봉매듭) – le noeud lotus
Geobuk maedeup (거북매듭) – le nœud tortue
La philosophie
Comme tout l’art coréen traditionnel, il exprime l’harmonie entre le fonctionnel et l’esthétique. Il est aussi simple que sophistiqué. Au premier coup d’œil, cela peut paraître étonnant mais c’est un accomplissement important de la culture coréenne.
Aux yeux de Kim Sang-Lan (김상란), une artiste coréenne, installée en France depuis 1992, les compositions des noeuds «reflètent les relations entre les gens – les relations créées autant que rompues» (Gillot Claudine). On dirait alors que l’art des nœuds coréens représente certains aspects de la philosophie existentielle des Coréens.
Donglim Musée-Atelier
Pour ceux qui planifient un voyage en Corée, une visite au Donglim Musée-Atelier (동림매듭공방) à Séoul peut être une expérience enrichissante. Ouvert en 2004 dans une maison coréenne traditionnelle, il vous invite à visiter l’exposition et à participer aux ateliers.
En outre, vous y découvrirez l’histoire de Madame Shim Young-Mi (심영미), «la mère du musée». L’art des noeuds coréens est une tradition héréditaire dans sa famille. Ses ancêtres étaient maîtres des nœud au cours de la dynastie royale Joseon ! Elle a contribué beaucoup à la préservation de cet artisanat exceptionnel et magique.
DIY – votre propre maedup
Voudriez-vous faire des nœuds coréens vous-mêmes ? C’est possible, les modèles basiques ne sont pas du tout difficiles ! Voici quatre pas très simples qui permettent de créer votre propre maedup :
En plus, vous pouvez aussi profiter des tutoriels online et des ateliers organisés. Trouvez les liens utiles ci-dessous pour continuer votre aventure !
créateurs
Vous pouvez aussi retrouver sur instagram plusieurs jeunes créateurs qui montrent leurs talents
la première vend son travail sur etsy. Elle s’appelle soonsoo_noeudcoreen
Vous pouvez aussi retrouver la fantastique et talentueuse le fil entre les doigts
Retrouver à Paris :
Ram Jang
30 Rue Beaubourg
75003 Paris
33 (0) 6 27 20 79 38
Galerie 89
89 Avenue Daumesnil
75012 Paris
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Sources
Les illustrations :
- ill. 1. Un pendentif traditionnel
- ill. 2. Portrait d´une beauté, Shin Yun-Bok / Hyewon (신윤복 / 혜원), XVIIIème/XIXème : un pendentif avec le maedup, Wikipedia
- ill. 3. Dorae maedup (도래매듭)
https://www.instagram.com/chaecie_/ - ill. 4. Dangcho maedup (당초매듭)
- ill. 7. Faire son propre maedup : quatre pas
- ill. 5. Yeonbong maedup (연봉매듭)
- ill. 6. Geobuk maedeup (거북매듭), Daum
- ill. 7. Faire son propre maedup : quatre pas
Les publications :
Kim Hee-Jin (2016). Maedeup: The Art of Traditional Korean Knots. Hollym.
Kim Sang-Lan (2006). L’art du maedup, les noeuds coréens: Bijoux et accessoires. Éditeur : Mango.
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.
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