Comme vous le savez sans doute, Kim Ki-duk (김기덕) est mort à 59 ans du Covid-19 le jeudi 10 décembre 2020 en Lettonie. Dans cet article, nous n’aborderons pas les polémiques, controverses ou autres #metoo dans lesquelles il a put apparaître ces derniers temps.
Depuis les années 2000
Depuis les années 2000, Kim Ki-duk (김기덕) a su s’imposer dans la culture cinématographique sud-coréenne. Il a notamment su se faire une place dans les festivals internationaux et se faire un nom devenu incontournable dans le paysage cinématographique du Pays du Matin Calme.
Kim Ki-duk a acquis une réputation mondiale pour ses représentations hors du commun d’une violence extrême et d’une image humaine crue et cruelle. Il détient a son palmarès un nombre impressionnant de films en tant que réalisateur comme :
- 1996 : Crocodile (악어, Ag-o)
- 1997 : Wild Animals (야생동물 보호구역, Yasaeng dongmul bohoguyeog)
- 1998 : The Birdcage Inn (파란대문, paran daemun)
- 2000 : Real Fiction (실제상황, Shilje sanghwang)
- 2000 : L’Île (섬, Seom)
- 2001 : Adresse inconnue (수취인불명, Suchwiin bulmyeong)
- 2001 : Bad Guy (나쁜 남자, Nappeun namja)
- 2002 : The Coast Guard (해안선, Haeanseon)
- 2003 : Printemps, été, automne, hiver… et printemps (봄 여름 가을 겨울 그리고 봄, Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom)
- 2004 : Samaria (사마리아, Samaria)
- 2004 : Locataires (빈집, Bin jip)
- 2005 : L’Arc (활, Hwal)
- 2006 : Time (시간, sigan)
- 2007 : Souffle (숨, Soom)
- 2008 : Dream (비몽, Bi-mong)
- 2011 : Arirang (아리랑)
- 2011 : Amen (아멘)
- 2012 : Pieta (피에타)
- 2013 : Moebius (뫼비우스)
- 2014 : One on One (일대일, ildaeil)
- 2015 : Stop (스톱)
- 2016 : Entre deux rives (그물, Geumul)
- 2018 : Human, Space, Time and Human (인간, 공간, 시간 그리고 인간, Ingan, gong-gan, sigan geuligo ingan)
- 2020 : Dissolve (Din)
Mais on le retrouve sous plusieurs casquettes comme celle de scénariste et producteur pour des films tels que Beautiful de Juhn Jai-hong (전재홍) en 2008 ou encore Rough Cut (2008) de Jang Hoon (장훈).
Une enfance pour inspiration ?
Kim Ki-duk (김기덕) est né le 20 décembre 1960 dans la province de Gyeongsang à Bonghwa en Corée du Sud. Il a passé son enfance dans un village perdu dans les montagnes, qu’il a laissé en 1969 à Séoul, où il a étudié. À l’âge de dix-sept ans, il a été contraint de quitter l’école agricole et de commencer à travailler comme ouvrier.
Trois ans plus tard, il a servi dans la marine pendant cinq ans. Il a subi une transformation profonde à partir de là, puis a passé deux ans au monastère en tant que prêtre.
Suite à ces deux ans au monastère, il va visiter la France pendant un an. Après un an, il n’a plus d’argent et vit en vendant les toiles qu’il réalise. Il entre pour la première fois dans un cinéma où il est notamment marqué par Le Silence des agneaux, L’Amant et Mauvais sang.
Le départ
Quand on interroge Kim Ki-duk (김기덕) sur ce qui la amener au cinéma et sur comment il est « tomber » de dans ? Il répond ce genre de chose:
« Je n’avais pas de dispositions particulières pour le cinéma. Ma première rencontre avec un film, s’est passé à ce moment à la Grande Motte près de Montpellier, c’était Le Silence des agneaux, puis j’ai vu l’Amant à Avignon, et après le film de Léo Carax Mauvais sang à Paris. C’est à peu près à ce moment là que j’ai commencé à m’intéresser au cinéma. Après je suis rentré en Corée et j’ai commencé à écrire des scénarios. Voilà l’itinéraire qui m’a amené au cinéma. Je n’ai jamais appris à l’école comment faire, parce que je n’ai jamais été à l’école. Par contre, j’ai une fois à Montpellier appris à peindre à un vietnamien. »
Le retour
C’est en 1993 que Kim Ki-duk (김기덕) revient en Corée du Sud, plus passionné que jamais par le cinéma et la création. C’est également à cette période qu’il s’intéresse à l’écriture de scénario.
Ce seras grâce au filme « A Painter and a Criminal Condemned to Death » qu’il obtiendras le prix de la création attribué par l’Association des Scénaristes.
et enfin en 1994 et 1995, double consécration, pour pour Double Exposure et Jaywalking l’année suivantes, il reçois les prix du scénario délivrés par la très puissante Commission du Film coréen, une institution du filme en Corée du sud (Conseil du film coréen – COFIC
영화진흥위원회).
Exegi monumentum…
Une fameuse locution latine « Exegi monumentum aere perennius », qui ouvre l’ode Horace sous le même titre, est devenue un vrai symbole de l’immortalité artistique. Elle veut dire « J’ai achevé un monument plus durable que l’airain ». L’idée d’Horace fut de montrer qu’il ne mourirait jamais en tant que poète ; que ses poèmes resteraient pour l’éternité dans l’histoire de la culture et dans la transmission intelectuelle et spirituelle entre les générations. C’est pareil que dans les paroles de la chanson Un poète d’Alain Barrière où « un poète ne vit pas très longtemps » mais à la fin « un poète, ça vit très très longtemps » grâce à ses mots qui résonnent et circulent sans cesse.
D’après la pensée horacienne, l’artiste ne meurt jamais. Le monument dont le poète parle, c’est toute l’œuvre, toute l’activité artistique du créateur qui reste pour toujours dans la culture. On peut dire alors que Kim Ki-duk a réalisé les films qui seront son « monument plus durable que l’airain ».
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.
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