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Comme nous sommes le 1er mars, j’ai l’honneur de vous souhaiter une joyeuse fête indépendance de la Corée à tous. Exceptionnellement, l’article du dimanche paraît aujourd’hui. Excellente lecture à tous, n’hésitez pas à poster un petit commentaire pour nous donner votre avis.
Cette année le soulèvement du 1er mars 1919 fête ses cent ans. Il s’agit de l’une des premières manifestations populaires à l’encontre de l’occupation japonaise. Et l’une des plus importantes de ce mouvement.

Après cinq ans
En 1910, cinq ans après la mise en place du protectorat japonais, la Corée est annexée par l’Empire du Japon. Le Japon exerce une administration militaire qui se caractérise par un pillage économique et culturel de la Corée, accompagné d’une très forte répression. La colère et la rancœur des Coréens ainsi colonisés finissent par éclater le 1er mars 1919. Et elle demeure forte aujourd’hui encore.
Origine et déroulé du soulèvement
Les groupes sociaux responsables de l’organisation du soulèvement étaient des religieux, notamment bouddhistes, chondoïstes et chrétiens. Mais il y avait également des intellectuels et des étudiants.
Le 1er mars 1919, date historique et symbolique, les habitants de Pyongyang et de Séoul se sont réunis au centre de leur ville pour écouter le Manifeste de l’indépendance. Malgré toutes les répressions, les Coréens vivant à l’étranger ont soutenu le soulèvement à l’unanimité (en Mandchourie, en Chine, en Russie, et à Hawaï). Au début, les manifestations étaient pacifiques, mais en peu de temps, elles se sont transformées en révoltes. La situation est devenue tellement tendue que les Japonais ont engagé six bataillons pour pacifier la rébellion.
Le soulèvement dure jusqu’à la fin de 1919, mobilisant des millions de Coréens. Sa répression par les forces japonaises est un véritable carnage. À l’exemple du massacre de la commune de Jeam, au sud de Séoul. Le lieutenant Arida, du 79ème régiment de la 20ème division de l’armée japonaise stationnée en Corée, arrive avec ses forces à Jeam le 15 avril 1919.
Avec une dizaine de soldats dans la commune de Jeam, Arida a pour mission de liquider la résistance anti-japonaise particulièrement active dans l’arrondissement de Suwon. Prétextant une annonce à leur faire, il ordonne d’enfermer les habitants de la commune dans une église puis de tirer sur le bâtiment. Les gens qui essaient de s’échapper par les fenêtres sont achevés à coups de baïonnette. Les Japonais mettent ensuite le feu à l’édifice et aux maisons alentour. 300 Coréens, hommes, femmes et enfants meurent ainsi à Jeam le 15 avril 1919. Selon des statistiques partielles, le nombre de morts durant les trois premiers mois du soulèvement s’élève à 7 500. On recense également 15 000 blessés et 46 000 prisonniers. La majorité des blessés mourra et un grand nombre de détenus sera exécuté.
Femmes de réconfort
C’est d’ailleurs durant cette période que, sur l’ordre de Sugiyama Hajime (杉山元), ministre de l’Armée, et du prince Kotohito Kan’in (閑院宮載仁親王 Kan’in-no-miya Kotohito-shinnō), chef d’état-major et grand-oncle de Hirohito (裕仁), l’armée impériale japonaise implante en zone occupée des « centres de délassement » ou « maisons de confort », semblables à ceux mis en place en 1932 lors de la campagne de Shanghai par le général Yasuji Okamura. Selon les travaux de l’historien Zhiliang Su, au moins 149 maisons furent établies dans cette ville. Et c’était dans ces « centres de délassement » ou « maisons de confort » qu’étaient amenées de force les femmes de réconfort coréennes.
Un mouvement de résistance et de libération
Le Soulèvement du Premier Mars marque une nouvelle étape dans le développement du mouvement de libération nationale en Corée, montrant la voie possible d’une lutte armée qui aura finalement raison de l’occupation japonaise le 15 août 1945.
Le Soulèvement du Premier Mars a amorcé un mouvement de résistance et de libération en Corée, qui a donné naissance au « gouvernement provisoire de Shanghai » dont le dernier président, est Kim Ku (김구 ; hanja : 金九), l’un des acteurs du soulèvement, qui sera tué sur l’ordre de la police secrète sud-coréenne en 1949. Cette insurrection contraint les Japonais à remplacer par une administration civile leur administration militaire de la Corée. Déjà en 1919, le comte Hasegawa Yoshimichi (長谷川 好道), gouverneur-général de Corée, qui reconnaît avoir perdu le contrôle de la situation, est remplacé par le vicomte Saitō Makoto (齋藤 實). Il est l’objet d’une tentative d’assassinat par l’anarchiste Kim Won-bong (김원봉 ; 金元鳳) deux ans plus tard.
L’une des figures qui s’appelle Ryu Gwansun
Ryu Gwansun (유관순 Yu Gwan-sun, 1902-1920), encore lycéenne à l’université Ewha de Séoul, elle voit ses parents se faire tuer par la police japonaise durant le mouvement d’indépendance du 1er Mars 1919. Après cela, elle retourne dans sa ville d’origine, Cheonan. Elle va y mener le mouvement d’indépendance du marché Aunae le 1er avril 1919. Le mouvement réunit près de 3000 participants.

Elle est arrêtée et condamnée à trois ans de prison, et est incarcérée dans la prison de Gongju. Elle va mourir sous la torture dans la prison de Seodaemun le 12 octobre 1920. On peut retrouver dans la ville de Cheonan, des endroits dédiés à la mémoire de Ryu Gwansun. En 1962, Ryu Gwansun obtient à titre posthume l’Ordre du mérite pour la fondation nationale.


















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