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Les gens cherchent des formes de divertissement différentes depuis le début de l’humanité. Même les fameuses peintures de Lascaux montrent qu’une recherche de comment s’amuser occupa l’esprit de l’Hommes de la préhistoires. Et l’une des plus anciennes parmi ces formes-là sont les jeux. Ils permettent de s’amuser et d’apprendre quelque chose ou d’améliorer les capacités de jouer. Et ici nous allons vous développer une petit partie des Jeux traditionnels Coréens.
Homo ludens
D’après Johan Huizinga (1872-1945), l’être humain est homo ludens, c’est-à-dire « l’homme qui s’amuse » ou « l’homme qui se divertit ». Et le jeu « est une action qui se déroule dans certaines limites, de lieu, de temps et de volonté, dans un ordre apparent, suivant des règles librement consenties, et hors de la sphère de l’utilité et de la nécessité matérielles. L’ambiance du jeu est celle du ravissement et de l’enthousiasme, qu’il s’agisse d’un jeu sacré, ou d’une simple fête, d’un mystère ou d’un divertissement. L’action s’accompagne de sentiments de transport et de tension et entraîne avec elle joie et détente. » (Huizinga, 1988, p. 217)
Le mot « jeu » désigne alors une activité de divertissement psychique ou physique (où la deuxième peut être une discipline sportive également), limitée par certaines règles et le temps. Les jeux permettent aussi de renforcer les liens sociaux ce qui est particulièrement important dans les sociétés collectives comme la société coréenne.
Pareil que les fêtes coréennes, les jeux coréens traditionnels (전통놀이 Jeontongnori ) peuvent être divisés en deux groupes : ceux d’origine chinoise et d’origine locale. Chacun a aussi plusieurs versions, différentes en fonction de la région et des traditions familiales. Dans cet article, nous allons présenter les jeux les plus connus.
Yutnori
Le yutnori (윷놀이), appelé aussi tout simplement yut, est un jeu d’origine chinoise de l’époque de la dynastie Han (漢朝, 206 av. notre ère – 220). D’habitude, les Coréens y jouent lors du Seollal (설날), le nouvel an coréen.
Il se compose de quatre bâtons de bois appelés yut (d’où vient le nom du jeu), d’un plateau, des cases et des pions. Il se joue à deux joueurs ou à deux équipes. Le but est de faire revenir l’ensemble de ses pions à la case départ et les bâtons servent comme des dés.
Tuho
Tuho (투호) est un jeu de lancée de flèches, connu dans tous les pays confucéens. À l’époque de Joseon, c’était un loisir de l’artistocratie et de la famille royale. C’est pourquoi il apparaît souvent dans les dramas sud-coréens historiques contemporains.
Les flèches doivent être lancées dans une bouteille qui est placée à une certaine distance. Deux joueurs ou deux équipes lancent des flèches dans une jarre. Le but est de lancer des flèches dans la jarre donc le gagnant est décidé par le nombre de ses flèches dedans.
Mukjjippa
Le mukjjippa (묵찌빠) une version coréenne du jeu pierre-papier-ciseaux. Son nom signifie « pierre-ciseaux-papier » (notez que l’ordre des mots est changé). Cependant, il y a seulement deux joueurs et le but est d’anticiper les gestes de votre opposant et de le confondre. Ce jeu développe le sens de l’observation et la capacité d’anticiper les mouvements de l’autre personne. Il est considéré comme l’une des techniques pour maîtriser le nunchi (눈치), l’art de communiquer et le savoir-vivre coréen.
Jegichagi
Le jegichagi (제기차기) est un jeu d’origine chinoise, équivalent du cùjū (蹴鞠) qui est considéré comme « un prototype » du football. Il a été mentionné dans le Samguk Yusa (삼국유사), recueil de légendes et d’histoires de l’époque des Trois royaumes (57 av. notre ère – 668).
Le but du jeu est de faire rebondir le plus de fois possible avec son pied un petit objet qui d’habitude est fait de franges de tissu.
ill. 7. « Des volants » traditionnels pour jouer au jegichagi
Paengichigi
Le paengichigi (팽이치기) est un jeu avec une toupie. Son nom apparaît dans le Yeogeo Yuhae (역어유해), dictionnaire coréen du XVIIème/XVIIIème siècle. À l’époque, c’était un loisir d’hiver pour les enfants : ils tournaient des toupies sur des surfaces gelés, par exemple des lacs.
Aujourd’hui, le jeu peut être pratiqué dans des endroits différents. Le but est de faire tourner sa toupie en équilibre le plus longtemps possible (il existe une version dans laquelle on frappe la toupie avec une corde). S’il y a plusieurs joueurs, celui dont la toupie tourne le plus longtemps, gagne.
ill. 8. Un kit pour jouer au paengichigi
Ttakjichigi
Le ttakjichigi (딱지치기) est un jeu dont le but est de retourner la carte de l’autre joueur au sol à l’aide d’une autre carte très épaisse. Traditionnellement, les cartes sont faites par les joueurs à base de feuilles de papier et à l’époque, de vieux documents, de couvertures des livres ou de tissus.
ill. 9. « Des cartes épaisses » pour jouer au ttakjichigi
Gongginori
Le gongginori (공기놀이) est un jeu qui ressemble aux osselets en Occident. Son origine n’est pas sûre mais il a été mentionné dans un document de l’époque du roi Heonjong (헌종, 1827-1849) comme un jeu pour les enfants.
Le premier joueur jette les gonggi par terre. Le but est de les ramasser : il faut choisir l’un d’entre eux et ensuite le lancer en l’air. Après, je joueur doit en ramasser un resté par terre, en rattrapant celui lancé en l’air avant qu’il ne tombe par terre. Il faut répéter la démarche trois fois pour qu’ils soient tous dans la main du joueur.
Jeux d’alcool
Aujourd’hui, les Coréens jouent toujours aux jeux traditionnels même si leur popularité n’est pas pareille qu’à l’époque. Cependant, ils aiment bien aussi participer aux jeux d’alcool, accompagnés par plusieurs bouteilles de soju. Ces activités mélangent des modes occidentale et coréenne, et sont une bonne solution pour passer une soirée avec la famille, les amis ou les collègues de travail. Les plus populaires sont les jeux suivants : Le 3-6-9, Baskin Robbins 31, Le Titanic et The Game of Death.
Bibliographie :
- Huizinga Johan (1988). Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu. Paris : Gallimard.
Les illustrations :
- Image liminaire : les bâtons pour jouer au yutnori (윷놀이)
- ill. 1. Homo ludens. Essai sur la fonction sociale du jeu (1988), Johan Huizinga
- ill. 2. Un kit complet pour jouer au yutnori
- ill. 3. Jouer au tuho sous un arbre, Hyewon (혜원), XIXème siècle
- ill. 4. Un kit pour jouer au tuho
- ill. 5. Une scène du drama Rookie Historian Goo Hae-ryung (신입사관 구해령 Sinipsagwan Guhaeryeong ; en français : L’historienne débutante Goo Hae-ryung, 2019) où le Prince héritier et l’historienne Song Sa-hee (송사희) jouent au tuho.
- ill. 6. Un kit alnernatif pour jouer au mukjjippa car normalement on utilise ses mains.
- ill. 7. « Des volants » traditionnels pour jouer au jegichagi
- ill. 8. Un kit pour jouer au paengichigi
- ill. 9. « Des cartes épaisses » pour jouer au ttakjichigi
- ill. 10. Un kit pour jouer au gongginori
Née en 1993, Polonaise. Diplômée d'une licence en cultures d'Extrême-Orient (Université Jagellon de Cracovie - Pologne, 2012-2015) et d'un master en Arts Libéraux (Université de Varsovie - Pologne, 2016-2018). Étudiante en master à la Faculté des Études Asiatiques à l'Université Jagellon de Cracovie depuis 2021. Fascinée par la civilisation confucéenne et par les interactions interculturelles. Collaboratrice avec Planète Corée depuis 2018.
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