Le confinement est une période particulière où les sentiments sont exacerbés mais c’est aussi l’opportunité de revenir à l’essentiel et de tenter de nouvelles expériences.
Hyo-won CHI (지효원), flûtiste professionnel coréen, a su profiter de cette occasion. A cause du coronavirus et du confinement les lieux publics sont fermés et tous les concerts ont été annulés. A défaut de salles de spectacle et de fosses d’orchestre, Hyo-won donne désormais rendez-vous à ses spectateurs tous les jours à midi pour un concert balcon.
Pour une fois, ce ne sont pas seulement les spectateurs qui sont au balcon mais c’est aussi le musicien !
Hyo-won CHI fait partie de ces jeunes artistes et interprètes coréens de musique classique occidentale.
L’essor économique de la Corée s’est accompagné d’une augmentation du niveau de vie de la population sud-coréenne. Cela a facilité l’accès aux études et à l’apprentissage de la musique en particulier. Depuis une quinzaine d’années, à l’image de la K-pop, ces musiciens qui constituent la « Hallyu classique » se distinguent en nombre et en qualité dans les grands concours internationaux européens.
Hyo-won CHI à la Philharmonie de Paris en 2016 @pok-haneul concert et hallyu classique
J’ai eu la chance de rencontrer l’un d’eux, Hyo-won CHI, flûtiste né à Busan en 1989. Il a commencé l’apprentissage de la flûte alors qu’il avait 9 ans et a gagné un premier grand prix à 12 ans. Il a joué avec le Busan Philarmonic Orchestra à 14 ans. C’est à l’âge de 16 ans qu’il quitte la Corée pour parfaire sa formation à Paris et Genève. Il est désormais lauréat de prix prestigieux, se produit sur des grandes scènes françaises, coréennes ou étrangères. Depuis 2019, il collabore régulièrement avec la Philharmonie Luxembourg.
Hyo-won m’a dit que la clé de la réussite, ce sont des heures et des heures de travail. Comme un étudiant, il s’entraîne encore. La recherche de l’excellence le conduit à s’entrainer encore et toujours.Il s’entrainera ainsi jusqu’à la fin de sa vie. L’art demande de grands sacrifices. Par exemple, celui de vivre loin de la Corée sans sa famille ou celui d’être confronté au stress des études musicales ou des représentations.
Il m’a également confié que le don d’être musicien est une très belle punition divine.
Quelle joie immense cela a été pour lui de retourner jouer à Séoul comme flûtiste soliste en décembre 2015 ! Je lui souhaite de devenir le flûtiste soliste le plus connu au monde ■