Le dancheong (단청 ; en hanja : 丹靑) est le nom des colorations décoratives traditionnelles coréennes, généralement présentes sur des bâtiments en bois tels que des châteaux royaux, temples bouddhistes ou des institutions confucéennes à l’époque de Joseon (1392-1910). Elles sont caractéristiques pour l’art coréen traditionnel.

Histoire
Le dancheong (단청 ; en hanja : 丹靑), d’après sa version en hanja, ce terme signifie littéralement « rouge et vert » mais cela peut être traduit aussi comme « une balance entre le rouge et le vert ». Ce sont des couleurs principales dans ce type de décorations peintes.
Les origines du dancheong remontent à l’époque des Trois Royaumes (Ier siècle av. notre ère – 668 notre ère). Il s’agit surtout des peintures murales dans l’ensemble des tombes de Goguryeo, mais on le trouve aussi dans deux autres royaumes, Baekje et Silla. Dans la période de Goryeo (918–1392), les couleurs verte, rouge, noire et blanche furent des couleurs au choix. Cependant, c’était uniquement sous la dynastie de Joseon (1392-1910) quand le dancheong se développa et il fut enrichi avec des nouveaux ornements.

Esthétique
Malgré la variété de motifs, on peut distinguer trois types de motifs qui apparaissent dans le dancheong : 1) motifs géometriques (circles, triangles, rectangles, lignes) ; 2) motifs issus de la nature (soleil, lune, étoiles, fleurs etc. ainsi que le sipjangsaengdo [십장생도 ; 十長生圖], c’est-à-dire dix symboles de la longévité dans la culture coréenne) ; 3) motifs qui symbolisent la bienveillance. Tous les types coexistent ensemble et, pareil que dans d’autres arts coréens traditionnels, par exemple dans la peinture munjado (문자도 ; 文字圖), une combinaison ou un type n’exclut pas l’autre. L’un des motfis les plus caractéristiques pour le dancheong, est la fleur de lotus.
Il existe aussi le byeolhwa (별화 ; 別畵), appelé aussi byeoljihwa (별지화 ; 別紙畵), peinture figurative « indépendante » du reste de la composition. D’habitude, il représente un personnage ou un animal, important pour le lieu ou pour l’idée qui fonctionne en tant que genius loci.
ill. 3. Un exemple des motifs géometriques et des motifs issus de la nature, temple Seonunsa (선운사), province de Jeolla du Nord ill. 4. Un exemple du byeolhwa avec un tigre
Philosophie
L’aspect philosophique du dancheong est aussi important que son aspect esthétique. Cet art est basé sur quelques concepts philosophiques, parmi lesquelles le wǔxíng (chinois traditionnel et simplifié : 五行). Cette théorie de cinq éléments, issue de la cosmologie chinoise, fut introduite dans la culture coréenne. Ensuite, elle donna naissance à l’obangsaek (오방색 ; 五方色), type de composition de cinq couleurs qui correspondèrent avec cinq point cardinaux (selon la cosmologie traditionnelle, il exista cinq points cardinaux : le nord, le sud, l’est, l’ouest et le centre) et avec cinq éléments (métal, bois, eau, feu, terre).
À rappeler que le dancheong fut réservé aux résidences royales, temples bouddhiste et des institutions confucéennes. En conséquence, il dénota le statut social des habitants ou d’une autorité publique.

도산서원
), AndongIllustrations
- Image liminaire
- ill. 1. Un exemple du dancheong
- ill. 2. L’un des premiers exemples du dancheong, tombe de Ssangyong-chong (쌍용총), l’ensemble des tombes de Goguryeo
- ill. 3. Un exemple des motifs géometriques et des motifs issus de la nature, temple Seonunsa (선운사), province de Jeolla du Nord
- ill. 4. Un exemple du byeolhwa avec un tigre
- ill. 5. Un exemple du dancheong à l’intérieur de la salle de lecture, l’institut confucéen Dosan Seowon (
도산서원
), Andong
Sources
- Gwon Ji-eun (2019). Dancheong: A Signifier of Architectural Function and Status.
- Couleurs de Corée
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