Sommaire
L’origine des dragons coréens
Il y a longtemps, les Coréens croyaient que leurs dragons étaient les ancêtres de tous les dragons asiatiques. Cependant, il se pourrait que la mythologie des dragons coréens soit en réalité inspirée de celle de la Chine et de l’Inde. Et même que le bouddhisme soit venu en Corée par l’Inde. En effet, des archéologues ont découvert des statues de dragons dans le Henan, région célèbre pour être le berceau de la grande civilisation chinoise, qui ressemblaient à des dragons coréens. De plus, dans la culture coréenne, l’histoire du dragon est vraisemblablement inspirée de la créature mythologique indienne Nâga.
Le dragon oriental est l’un des deux grands types de dragons, très différent du dragon que l’on fantasme en Europe en raison de sa forme physique allongée et sans ailes et de ce qu’il symbolise. Il est associé aux forces de la nature et doit être considéré avec prudence car, comme la nature, il peut être dangereux.
Le Dragon Coréen est le deuxième gardiens de la Corée. Les dragons coréens sont appelés Yong (용). Selon des textes anciens, les dragons étaient des êtres intelligents capables de ressentir des émotions complexes comme la dévotion, la gentillesse et la gratitude. Dans quelques rares cas, il était même dit qu’ils pouvaient parler et communiquer directement avec les humains.
Selon le mythe, un Yong se rend à l’Ouest ou au Sud pour y fait pousser une griffe supplémentaire. C’est pourquoi les dragons chinois sont pourvus de cinq griffes. En revanche, en allant vers l’Est ou le Nord, il perd une griffe. Ainsi, les dragons Coréens ont quatre griffes, et les japonais n’en ont plus que trois.
Symbole de pouvoir et de royauté
Dans la culture coréenne, les dragons sont un symbole incontestable de pouvoir, en particulier parmi la royauté et les conteurs. Les conteurs coréens adorent souligner le pouvoir spirituel des dragons. En effet, ce dernier occupe une place centrale dans de nombreuses fables coréennes célèbres.
En Corée, il existe trois types principaux de dragons :
- Le Yong : le dragon le plus puissant. Il protège le ciel,
- Le Yo : il vit dans l’océan et n’a pas de cornes,
- Le Kyo : il réside dans les montagnes.
Les principes généraux d’énergie
Deux ensembles de notions sont à la base de la géomancie. D’une part, la pensée du cosmos mis en ordre par le eumyang (음양), deux catégories complémentaires yin et yang. Ce à quoi s’ajoute le rapport d’engendrement / destruction entre les cinq éléments fondamentaux (phaeng), que sont le bois (mok), le feu (hwa), la terre (t’o), le métal (kùm), et l’eau (su). D’autre part, on trouve l’idée d’énergie, ki, qui irrigue la terre, demande à circuler, disparaît puis resurgit. La géomancie n’est donc pas sans rapport avec l’acupuncture qui fait aussi du corps humain un espace où s’exprime l’énergie ki.
L’analyse des énergies est aussi importante car il devient possible à l’homme d’apprivoiser le ki terrestre. Il lui suffit pour cela de savoir le repérer. L’énergie de la terre (ki) y circule grâce aux dragons (용).
De la géomancie pour des dragons
Dès lors, c’est l’analyse topographique qui va assurer cette seconde dimension de la géomancie, soit qu’elle s’intéresse à la généalogie des dragons-montagnes, gage de leur vitalité, soit qu’elle prête attention au détail de leur forme pour tirer parti d’une énergie qui ne détruise pas l’homme, et qui ait des vertus particulières.
La géomancie n’est ni un système philosophique ni réellement une cosmogonie, elle est bien davantage du côté de l’apprentissage du monde : elle met la connaissance intime du terrain avant l’appareillage théorique et la formalisation intellectuelle. C’est du moins de cette manière qu’elle s’est largement diffusée dans les mentalités asiatiques.
Mais il est important tout de même d’évaluer les spécificités de ces sujets pour la Corée. Si le p’ungsu (풍수) ne diffère pas fondamentalement du fengshui, son modèle chinois, il n’en est pas moins original, tant par le privilège reconnu à certaines idées que par sa large diffusion dans la société coréenne tout au long de la dynastie Yi.
On rappellera, pour achever ce rapide portrait de la géomancie coréenne, la forte corrélation entre le p’ungsu (풍수) et le bouddhisme. On a dit combien la dynastie Goryeo (고려) avait d’importance dans cette corrélation. La visite des temples coréens et de leur site extraordinaire, la tradition des grands moines géomanciens (Tosôn, Muhak), les contes populaires enfin attestent largement d’une affinité dont aucune étude ne paraît encore avoir dégagé les traits essentiels.
Les paysages selon les principes de la géomancie
La géomancie coréenne s’intéresse à plusieurs échelles de phénomènes, d’un point de vue cartographique. L’analyse à petite échelle (celle qui concerne de grands espaces) considère d’abord le paysage comme vu de dessus et inscrit dans un réseau paysager. Une cartographie autochtone coréenne voit le jour en 1861 avec la réalisation de l’atlas daedongyeojido (대동여지도), une carte conçue et liée intimement à la géomancie et à la vision que le territoire national.
Dans cette cartographie, le dragon coréen apparaît sous des traits de la montagne. Choe Chiwon (최치원) va nous donner deux définitions complémentaires:
Dragon dit yong (용) : « désigne la montagne »
Veine dit maeg (맥) : « c’est là que, dans le dragon, se dissimule l’esprit de la montagne ».
Métaphore
La difficulté ici vient de l’habitude culturelle et linguistique de traduire le mot « san » (산) par « montagne ». En effet, dans le p’ungsu (풍수), le mot « san» n’a pas d’acception topographique. Peut être considéré comme « san », un petit monticule qui pourrai même être artificiel. A l’inverse, une montagne de mille mètres, au sens géomantique, pourra ne pas être considérée comme san, si elle n’est pas considérée comme « vivante ». C’est-à-dire si elle n’est pas habitée par un dragon coréen « vivant », doté d’une « veine maek » où circule l’énergie terrestre.
Ici, la terre est métaphoriquement associée à un véritable corps, un organisme vivant. Le dragon coréen est dans ce contexte considéré dans le folklore coréen comme un os de la terre, sa colonne vertébrale. Dans la « veine » du dragon, et donc dans la terre (et si nous avons suivi la montagne), circule l’énergie, comme le sang circule dans le corps humain.
Sanmaeg (산맥) signifie en Coréen chaîne de montagnes. Une fois le mot décortiquéon retrouve « monticule », et veine, onc il s’agit d’une veine de monticules. Il s’agit bien en effet de relier. Tout véritable dragon, tout véritable san est vivant dans la mesure où il reste relié à la source de l’énergie terrestre qui provient du toit du monde.
Conclusion
Vous l’aurez compris, le dragon, ses origines, son mythe, ont des significations bien plus profondes que sa présence sur les ornements de temples coréens. Elle se niche jusque dans des aspects comme la géomancie, le p’ungsu (풍수)…
Dans la société coréenne d’aujourd’hui, les dragons sont toujours populaires. On les voit sur les panneaux publicitaires, sportifs, commerciaux, publicitaires, les temples bouddhistes…
Bien que l’impact des mythes sur les dragons ait diminué au fil du temps, les dragons sont restés à jamais dans la culture coréenne.
Sources/ressources
Sur les principes géomantiques.
Webographie
Bibliographie
- Alain Delissen (1992). L’Homme et la société. numéro thématique : Anthropolgie de l’espace habité. pp. 15-22 Paris : Association pour la Recherche de Synthèse en Sciences Humaines (ARSSH)
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.