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Et oui, encore un article sur Squid Game, en tout cas un article qui va en parler un petit peu. Qui l’eût cru quand ce Drama a fleuri sur Netflix qu’un jour j’écrirai ces lignes pour vous. Ces quelques lignes qui vont entremêler réalité et fiction. à la limite du croyable et à la frontière de l’incroyable. Découvrons ensemble la folle histoire du Brothers Welfare Center. Une histoire qui a sans nul doute inspiré Squid Game.
Comme dans le célèbre drama sud Coréen, dans cette histoire vraie les personnes nécessiteuses, appelé aussi les Minjung ont été prises pour cibles. Elles étaient enlevées, dans un endroit fermé, sans pouvoir sortir ni prendre contacte avec le monde extérieur. La seule différence avec le fameux jeu du calamars étant qu’à la place des jeux pour enfants, il s’agissait de travaux forcés. Du labeur forcé pour la plupart exporté pour les pays européens ou d’Asie. Si un «travailleur» ne parvenait pas à tenir les cadences imposées ou tentait de s’enfuir, ce dernier subissait des tortures.
Dans cet article, nous allons examiner ensemble l’histoire de la famille de Park In-geun (박인근), un criminel sud-coréen devant être condamné, ainsi que leur lien avec un complexe sportif de golf à Sydney, en Australie. Nous allons découvrir ensemble les activités de Park In-geun. Qui est-il, et comment a-t-il réduit en esclavage des vagabonds sous couvert d’aide sociale. Comment lui a-t-on confié les soins d’enfants malades ou abandonnés qui se retrouvaient orphelins.
L’histoire du Brother Welfare Center
L’histoire du Brother Welfare Center appeler aussi Brothers Home est une histoire tragique et douloureuse peu connue en Occident. Une histoire loin de ce à quoi on peut s’attendre quand on se frotte au pays du matin clair. Une histoire qui s’inscrit en plein durant la dictature en Corée du sud de Park Chung-hee (박정희). Les évènements se seraient déroulés entre 1975 et 1987.
Dans cette affaire, les violations des droits de l’homme ont été commises sous couvert de soi-disant bienfaisance et d’assistance envers les plus démunis socialement. Les victimes du centre ont souffert de torture, de maltraitance, de persécution, de passage à tabac. Mais aussi de viol, d’agression sexuelle et de toute sorte de violences et de négligences. Tout ceci faisait parti du quotidien des prisonniers. Les victimes du Brother Welfare Center méritent justice et reconnaissance, nous devons continuer à partager cette histoire.
Qui est Park In-geun (박인근) ? Et pourquoi ?
Militaire de carrière, Park rejoint la Garde nationale de la défense en 1948. Il va servir en tant que sergent spécial dans l’Unité mère de l’armée pendant la révolution du 19 avril.
A partir de 1960, à Gamman-dong, Busan (감만동), il a créé/exploité une garderie de la fraternité (depuis 1971, maison de la fraternité, et changée en centre de bien-être de la fraternité en 1979), recevant 2 milliards de wons de soutien du Trésor national chaque année. Il est entre autre accusé de détournement de fonds, et d’achat d’appartements de luxe, de voitures, de condos et d’abonnements de golf.
Il a également construit un ranch et une auto-école sur ses terres, emprisonnant ses élèves dans des granges et les forçant à effectuer des travaux pénibles pendant plus de 10 heures par jour. En 1982, un drame de deux heures intitulé Birth (écrit par Shim Young-sik et réalisé par Lee Byung-hoon) a été diffusé sur la chaîne MBC à propos de cette installation.
Ses origines, sa création
Né en 1930 à Jeongjari, Gangdong-myeon, Ulsan-gun, Gyeongsangnam-do (경상남도 울산광역시 울주군 강동면 정자리) (aujourd’hui Jeong-dong, Buk-gu, ville métropolitaine d’Ulsan). Park In-geun le futur créateur de Brothers Welfare Center est diplômé du lycée en 1948. Il rejoindras la Garde de défense nationale, où il serviras comme sous-officier dans l’unité de gendarmerie. Par la suite il seras démobilisé en 1962.
Durant son service militaire, il s’est intéressé de prêt au travail social en se rendant sur chacune de ses permissions dans un orphelinat pour frères et sœurs à Gamman-dong, Nam-gu (남구 감만동), Busan, dirigé par son beau-père. Suite à son service, et à sa démobilisation en 1962, il reprit l’orphelinat de son beau-père. Grace à cette reprise il obtient une licence d’établissement de protection de l’enfance en 1965, ce qui va lui permettre un rapide développement de l’établissement.
En 1975, il établit des contrats avec la ville de Busan et signe avec la ville la prise en charge temporaire des vagabonds. et déménage l’établissement dans une forêt nationale au n° 18 Mountain, Jurye-dong, Sasang-gu (산, 사상구 주례동), et se fait un nom en tant que titan de l’aide sociale jusqu’aux années 1980, lorsqu’il participe à la création de l’Association coréenne des établissements d’aide sociale pour les sans-abris et en est le premier président.
Ce centre de concentration pour les sans-abris n’est qu’un exemple de la manière dont le gouvernement coréen a violé les droits de l’homme et de ses citoyens à différentes époques. Par exemple, au cours des années 1980 et 1990, la Corée du Sud a également connu de nombreuses violations des droits de l’homme en raison de la loi de sécurité nationale, qui a permis au gouvernement de réprimer les dissidents politiques et les activistes.
Qu’est ce que le Brothers’ Welfare Home ?
Le Brothers’ Welfare Home est un foyer protestant pour enfants clochards et vagabonds, inspiré du Gamman-dong Brothers’ Home (ouvert en 1960), que Park In-geun a racheté à son beau-père en 1962. Il a déménagé à Yongdang-dong après l’acquisition par Park In-geun. En 1965, il s’est constitué en tant qu’organisation d’aide sociale et agréé comme établissement d’aide à l’enfance par la ville de Busan.
En 1971, la structure change d’objectif, passant d’un établissement de soins pour enfants à un refuge pour vagabonds, et sur la base de l’ordre n° 410 du ministère de l’intérieur de 1975, émis par le gouvernement de Park Chung-hee pour réprimer les vagabonds, elle achète un terrain au 18, Jurye-dong, Busanjin-gu, Busan et l’achève l’année suivante. Durant les années 1979, l’organisation change son nom de « Brothers’ Home » en « Brothers’ Welfare Home ». En 1983, elle commence à faire des reportages sur l’emploi des enfants sans-abri et des vagabonds, et ouvre un sanatorium psychiatrique l’année suivante. L’organisation publie un magazine mensuel, New Mind.
Pendant 12 ans après 1975, l’établissement a commis des crimes odieux tels que le détournement de fonds publics et le travail forcé des enfants, mais le 22 mars 1987, l’un des étudiants a été battu à mort par le personnel de l’établissement, et 35 personnes se sont échappées en masse. Au nom de la prise en charge des vagabonds, l’établissement a arrêté sans distinction des sans-abri, des vagabonds, des orphelins et même des personnes valides (hommes, femmes et enfants errants après le couvre-feu) dans les rues et les gares, les a emprisonnées illégalement et les a astreints au travail forcé[5]. Pour éviter les évasions, l’établissement employait 13 gardes et 13 chiens de garde pour une surveillance 24 heures sur 24, ainsi qu’une clôture de fils barbelés et deux postes de garde autour des granges.
En juin 1987, donc quelques mois après la battu à mort d’un étudiant, les premières grèves du mouvement Minjung voit le jour en Corée du sud.
Selon les archives de l’établissement, 513 personnes sont mortes entre 1975 et 1987. Certains des corps ont été secrètement enterrés. On pense que le décompte réel est beaucoup plus élevé, car le sort de nombreux détenus reste inconnu.
Les militants civiques l’appellent la version coréenne du camp de concentration d’Auschwitz.
L’argent des esclaves
La violence du centre Brothers s’est produite dans l’ombre d’une opération lucrative de masse qui exploitait le travail des détenus/esclaves. Les usines étaient supposément censées former les détenus pour des emplois futurs. Cependant, en 1986, Brothers a profité de 11 détenus pour ses propres besoins, selon des documents gouvernementaux de la ville de Busan obtenus exclusivement par l’AP.
Les documents montrent que Brothers auraient dû payer l’équivalent actuel de 1,7 million de dollars à plus de 1 000 détenus pour leur travail de l’aube au crépuscule sur une période indéterminée. Cependant, les dossiers de l’établissement et les entretiens avec les détenus à l’époque suggèrent qu’au lieu de cela, la plupart des quelques 4 000 personnes de Brothers étaient soumises au travail forcé sans rémunération, selon le procureur Kim.
Une autre enquête à l’époque, rapidement abandonnée par le gouvernement, a montré que « presque aucun » des quelques 100 détenus interrogés n’a reçu de paiement. Aucun des 20 anciens détenus interrogés par l’AP n’a reçu d’argent non plus à Brothers, bien que trois aient reçu de petits paiements plus tard.
Les adultes travaillaient sur des chantiers de construction, à la fois chez Brothers et hors site. Les enfants transportaient parfois de la terre et construisaient des murs, mais la plupart du temps, ils assemblaient des stylos à bille et des hameçons.
Certains produits étaient liés à d’autres pays. Par exemple, des chemises habillées fabriquées à l’usine de couture de Brothers ont été envoyées en Europe et les détenus ont été formés par des employés de Daewoo, un important exportateur de vêtements dans les années 1980 vers les États-Unis et d’autres marchés, selon l’autobiographie du propriétaire. Park, le propriétaire, a déclaré que des responsables de Daewoo avaient visité l’installation avant de proposer un partenariat. Le porte-parole de Daewoo International, Kim Jin-ho, a déclaré qu’il était impossible de confirmer ces détails en raison d’un manque de documents de l’époque.
Au cours des années 1970, des détenus ont raconté avoir passé de longues heures à attacher des lignes de pêche à des hameçons pour des colis avec une écriture japonaise dessus, pour l’exportation vers le Japon.
Kim Hee-gon, détenu à Brothers pendant huit ans, a déclaré que lui et ses collègues avaient été sévèrement battus au début des années 1970 après que des milliers de ces colis expédiés au Japon aient été renvoyés parce qu’ils étaient défectueux ou qu’il manquait des crochets. Park Gyeong-bo, qui a été confiné chez Brothers de 1975 à 1980, se souvient de bas de baskets produits avec le logo de Kukje Sangsa, une entreprise aujourd’hui disparue qui fabriquait des chaussures pour les États-Unis et l’Europe dans les années 1970 et 80.
L’opération a prospéré parce que tout le monde en a profité, sauf les détenus.
Les responsables locaux avaient besoin d’un endroit pour mettre les vagabonds qu’ils étaient chargés de corraller, alors chaque année, ils renouvelaient un contrat avec Brothers qui exigeait une inspection de la façon dont les détenus étaient traités et de la gestion financière de l’établissement. Brothers a obtenu des subventions gouvernementales en fonction de son nombre de détenus, ce qui a poussé la police à rassembler davantage de vagabonds, a révélé la première enquête. Et les policiers étaient souvent promus en fonction du nombre de vagabonds qu’ils ramassaient.
Un scandale d’état
Le scandale du Brothers Welfare Center est considéré comme un scandale d’État en Corée du Sud en raison de l’ampleur de l’indignation publique qu’il a suscitée et de son impact sur le système de soins de longue durée pour les personnes handicapées. Il a également révélé des failles importantes dans le système de réglementation et de surveillance des centres d’accueil pour les personnes vulnérables en Corée du Sud.
Un centre ouvertement promus et soutenue par le gouvernements de l’époque. Ils avais entre autres pour mission de «nettoyer» les rues de Seoul la capitael de tous vagabonds, ou personnes sans abris, en vue de pouvoir accueillir les prochains jeux Olympique de 1988.
Le scandale du Brothers Welfare Center montre également que les violations des droits de l’Homme peuvent se produire même dans les pays qui se considèrent comme démocratiques et développés. Cela souligne l’importance de maintenir une vigilance constante pour protéger les droits de l’Homme, quelle que soit la situation politique ou économique du pays.
Référencé en drama
Cette part d’histoire a déjà été référencée dans un drama. Vous avez sans doute déjà vue le drama taxi driver. Au début de la première saison, les gérants du taxi secourent une personne handicapée sur le point de mettre fin à ses jours. Elle travaillait dans un centre fermé au public. Cette dernière embauchait exclusivement des personnes en situation de handicap, les maltraitait et les exploitait. Une façon de replacer cette part de l’histoire récente de la Corée.
30 ans plus tard
Choi Seung-woo (최 승우) faisait partie des milliers de personnes sans-abris, alcooliques, mais surtout enfants et handicapés ramassées dans les rues avant les Jeux olympiques de Séoul de 1988, que les dictateurs au pouvoir considéraient comme la validation internationale de l’arrivée de la Corée du Sud en tant que pays moderne. Une enquête de l’Associated Press montre que les mauvais traitements infligés à ces «vagabonds» à Brothers’ Welfare Home, le plus grand des dizaines d’établissements de ce type, étaient beaucoup plus vicieux et répandus qu’on ne le pensait. Sur la base de centaines de documents exclusifs et de douzaines d’entretiens avec des responsables et d’anciens détenus.
Choi Seung-woo une victimes du centre
Plus de 30 ans plus tard, Choi Seung-woo (최 승우), une des victimes du centre, pleure lorsqu’il décrit tout ce qu’il s’est passé ensuite. Le policier a baissé le pantalon du garçon et a approché un briquet des parties génitales de Choi jusqu’à ce qu’il avoue un crime qu’il n’a pas commis. Ensuite, deux hommes armés de gourdins sont arrivés et ont traîné Choi jusqu’à la Maison des Frères, une institution située à flanc de montagne où ont eu lieu certaines des pires atrocités en matière de droits de l’homme de l’histoire moderne de la Corée du Sud.
Un gardien du dortoir de Choi l’a violé cette nuit de 1982 – et la suivante, et la suivante. Commence alors cinq années infernales de travail forcé et d’agressions quasi-quotidiennes, des années au cours desquelles Choi voit des hommes et des femmes battus à mort, dont les corps sont emportés comme des ordures.
« Le gouvernement a toujours essayé d’enterrer ce qu’il s’est passé. Comment lutter contre ça ? Si nous parlions, qui nous aurait entendus ? Il a demandé.» Je pleure, désespéré de raconter notre histoire. S’il vous plaît, écoutez-nous. «C’est l’enfer dans l’enfer»
Choi Seung-woo (최 승우)
Pourtant, à ce jour, personne n’a eu à répondre des viols et des meurtres commis dans l’enceinte du refuge. Une dissimulation organisée au plus haut niveau du gouvernement, a constaté l’AP. Deux des premières tentatives d’enquête ont été étouffées par des hauts fonctionnaires qui ont ensuite prospérés avec des postes a forte visibilité. L’un d’entre eux était un conseiller principal du parti sous la présidence au pouvoir en 2016 sous Park Geun-hye (박근혜).
Une production d’esclave exportée
Les produits fabriqués par les esclaves du Brothers Welfare Center ont été envoyés en Europe, au Japon et peut-être au-delà. La famille propriétaire de l’institution a continué à gérer des établissements de protection sociale et des écoles jusqu’en 2018.
En 2018 la Corée du Sud se préparait pour ses deuxièmes Jeux Olympiques, des milliers d’anciens détenus traumatisés n’ont toujours reçu aucune compensation, encore moins une reconnaissance publique ou des excuses. Les quelques personnes qui s’expriment aujourd’hui veulent une nouvelle enquête. Ils souhaitent que tout soit remis à plat, reposé sur la table.
Le gouvernement de Park Geun-hye (박근혜) a toujours refusé de réexaminer l’affaire et bloque une tentative d’un législateur de l’opposition de le faire au motif que les preuves sont trop anciennes.
Ahn Jeong-tae (안정태), un responsable du ministère de l’Intérieur de Séoul, a déclaré que se concentrer sur un seul incident relatif aux droits de l’homme pèserait financièrement sur le gouvernement et créerait un mauvais précédent. Les victimes de Brothers, a-t-il dit, auraient dû soumettre leur cas à une commission temporaire de recherche de la vérité créée au milieu des années 2000 pour enquêter sur les atrocités passées.
Sources
- thequint
- namu.wiki
- apnews
- thequint
- dailymail
- zhuanlan.zhihu
- k.sina
- en.yna.co
- salgoonews
- namu.wiki
- m.hani.co.kr
- hanhodaily
- donga.com
- bilibili
- nextshark
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.