Sommaire
Un drama historique sur Netflix
Après le succès de Mister Sunshine, nous ne pouvions que nous attendre à un accroissement du nombre de dramas sur Netflix. La magie semble opérer même sur un public de non-initiés ! Ce qui séduit ce public autre que les fans de Corée, c’est souvent l’aspect historique que revêt ces séries. Ce qui est notamment le cas pour Hymn of Death (사의 찬미 Saui chanmi) !
Netflix a diffusé ce drama en Décembre 2018 mais il a d’abord été diffusé sur la chaîne coréenne SBS. Cho Soo-jin a écrit Hymn of Death et Park Soo-jin (qui a notamment fait The Doctors & While You Where Sleeping) l’a réalisé . Cette série a retardé le départ à l’armée de Lee Jong-suk (acteur jouant également dans Doctor Stranger, While You Where Sleeping, W). S’il a accepté d’interpréter le rôle de Kim U-jin, et ce gratuitement, c’est pour soutenir Park Soo-jin. Ils se sont rencontrés lors du tournage de While You Where Sleeping et ont noué des liens amicaux ! Il donne la réplique à Shin Hye-sun (The Legend of the Blue, My Golden Life) qui incarne Yun Sim-deok.
Un Roméo & Juliette à la Coréenne
Hymn of Death raconte la véritable histoire d’amour entre l’écrivain Kim U-jin et la soprano coréenne Yun Sim-deok dans les années 20’, durant l’occupation japonaise. Les deux se rencontrent à Tokyo où ils sont étudiants. L’un étudie la littérature et l’autre le chant. Le but de U-jin est de faire perdurer la langue coréenne. En 1910, la Corée, envahie par la culture japonaise est de plus en plus acculturée (cela prend fin en 1945 au terme de la Seconde Guerre Mondiale). Il n’est pas permis de parler coréen dans les écoles, les universités et il est préférable de communiquer en japonais dans les lieux publics.
Mais si l’occupation a été préjudiciable pour la Corée, elle a aussi permis un échange culturel important. Elle a par exemple permis de pouvoir étudier à l’étranger ou d’obtenir des bourses comme ce fut le cas pour Yun Sim-deok très populaire au Japon. Hymn of Death décrit de façon réaliste ce qu’a dû être la vie à cette période.
Voilà un mini-drama, à la base en 6 épisodes de 30 minutes sur SBS, qui a été regroupé en 3 épisodes d’une heure sur Netflix. C’est un des gros atout de Hymn of Death, sa courte durée qui va de pair avec l’urgence de l’histoire. Les deux amants savent qu’ils ne peuvent pas s’aimer, que ce qu’ils vivent leur est interdit et qu’au bout il y aura la mort… De la même façon qu’ils ont vécu leur amour difficile, magnifique et bref, la série nous fait voir des moments lents et beaux. Ceux-ci nous dévoilent la brièveté de leur histoire en racontant tout en si peu de temps.
Les années 20 entre traditions et contestations
Ce drama nous dévoile tout un pan de la société coréenne traditionnelle. Tout d’abord avec Kim U-jin, issu d’une riche famille de Jangseong. Puisqu’il est fils unique, il devra reprendre l’entreprise familiale. Son père compte sur lui pour continuer ce qu’il avait commencé. Mais travailler dans un bureau pour son père veut dire pour U-jin oublier ses rêves d’homme de lettres. La question du devoir est majeure puisqu’elle va faire basculer sa vie, rester avec sa famille ou renoncer à tout sauf à ses rêves. De plus, il est déjà marié – avec une femme que sa famille a choisie pour lui depuis un moment – lorsqu’il rencontre Yun Sim-deok. C’est à ce moment-là que l’auteur comprend qu’il ne peut plus seulement suivre la voie tracée pour lui à l’avance par sa famille car il a une volonté propre.
Les débuts de la chanson populaire
A contrario, Yun Sim-deok vient d’une famille modeste de Pyongyang. Elle n’a pas de mari, pas de contraintes familiales, si ce n’est le besoin de rapporter de l’argent à sa famille pour vivre. C’est dans ce contexte qu’elle acceptera en 1926 un contrat avec des Japonais. Elle enregistrera à Osaka avec sa soeur au piano, sa dernière chanson 사의 찬미, ou In Praise of Death. C’est d’ailleurs au titre de ce chant que le nom du drama fait référence. In Praise of Death reprend l’air des Flots du Danube de Joseph Ivanovitch. Il s’agit de la première chanson populaire coréenne (elle a aussi eu beaucoup de succès au Japon). Par extension, nous pouvons dire que Yun Sim-deok est la première chanteuse de K-pop de l’histoire coréenne.
Après l’enregistrement de cette musique, Yun Sim-deok et Kim U-jin prennent le ferry pour aller à Busan qu’ils n’atteindront jamais. En effet ils avaient prévu de mettre un terme à leur vie, à l’âge de 29 ans, sur ce bateau en sautant dans la mer. In Praise of Death a d’autant plus de sens après ce geste de la chanteuse.
Enfin il serait impossible de clôturer cet article sans parler des magnifiques costumes des années 20′. Ils ne sont pas habituels dans les dramas et nous ravissent durant ces 3 épisodes. Les tenues autant pour les hommes que pour les femmes nous ramènent à une époque où le style était chic.
Une histoire inspirante
Hymn of Death n’est pas la première adaptation de cette histoire d’amour. En 1991, Kim Ho-sun avait sorti un film intitulé Death Song. Il existe également le roman In Praise of Death de Han So-jin sur ce sujet. Donc si vous êtes passionnés il y a encore plein de choses à découvrir sur Kim U-jin & Yun Sim-deok.
- Plus d’informations sur ce drama : site officiel SBS
Pingback: Trot, prédécesseur de la K-pop - Planète Corée