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Sur Planète-Corée, nous parlons assez rarement de sujets d’actualité sauf si ces derniers ont un impact suffisamment significatif pour être abordés et problématisés. La Corée du Sud est le pays le plus connecté de la planète. Elle a été la première au monde à commercialiser pour le grand public l’usage des réseaux 5G, et actuellement elle travaille déjà à la mise sur le marché du réseau 6G. Le Pays du Matin Clair est une formidable terre d’innovation.
Laisser la technologie vivre à ses debuts
Une vraie communication s’est installée entre les chaebol coréens, les industries de recherches et de technologies, et les pouvoirs publics. D’un point de vue de la régulation des nouvelles technologies, on peut retrouver en Corée du Sud le même type de fonctionnement qu’aux États-Unis. À savoir, dans des pays comme la France, la régulation et la loi existent avant même de bien comprendre les enjeux d’une nouvelle technologie. Cependant, en Corée du Sud ou encore aux États-Unis, le fonctionnement est complètement différent.
En Corée du Sud ainsi qu’aux États-Unis, lorsque l’on voit naître une nouvelle technologie, le gouvernement et les autorités la laissent vivre à ses débuts. Cela permet de laisser le temps aux initiatives entrepreneuriales. Mais ce procédé est aussi une occasion pour que les autorités régulatrices acquièrent une pleine conscience vis-à-vis des dérivés possibles d’une nouveauté technologique.
C’est à la suite des expériences et projets entrepreneuriaux que le gouvernement s’occupe de la régulation du nouveau secteur en question. C’est ce qu’on a pu voir avec l’apparition du monde des cryptomonnaies, et plus récemment des NFT (Non-Fungible Token), jetons non fongibles.
Maintenant que cet univers est ouvert et en cours de régulation, les gros groupes s’y intéressent. Des géants sud-coréens comme Samsung, ou même de très grands groupes de gestions immobilières. Et chacun commence dès maintenant à y placer des jetons, que ce soit dans le monde de la cryptomonnaie, le principe blockchain, ou même des échanges d’actifs virtuels comme NFT.
Samsung débarque dans l’univers crypto
L’univers des cryptomonnaies et de la blockchain s’installe de plus en plus dans une utilisation pérenne, et de plus en plus mainstream au sein des pays et leurs sociétés. Il est donc naturel que le nombre de gros groupes, qui s’intéressent au développement de leur propre solution crypto et blockchain, augmente graduellement.
La crainte de ces géants économiques serait de ne pas franchir le pas de cette nouvelle technologie ; se retrouver perdant tant d’un point de vue d’image de marque, qui refuse d’innover, que d’un point de vue de concurrence qui s’est déjà spécialisé dans le monde crypto.
Samsung prévoit de lancer une plateforme d’échange de cryptomonnaies
Samsung franchit le pas. On peut déjà voir sur le site web officiel de Samsung qu’ils offrent leurs services Samsung Blockchain. Mais le groupe souhaite aller plus loin et compte investir dans une plateforme d’échange de Bitcoin et d’autres cryptomonnaies en 2023.
L’approbation des autorités financières est attendue d’ici janvier 2023. Si tout se déroule comme prévu, la plateforme devrait voir le jour dans le courant du premier semestre de l’année prochaine.
Une association pour l’ascension
Samsung a déposé une demande d’approbation auprès des autorités de régulation financière sud-coréennes. Pour mener à bien le projet, Samsung s’est associé à six autres entreprises financières implantées dans le pays. Le dépôt évoque notamment Mirae Asset Securities, la plus grande société de banque d’investissement et de courtage de Corée du Sud.
Le groupe de sept entreprises va collaborer sur la plateforme. En revanche, ils vont chacun se focaliser sur des fonctionnalités propres de l’écosystème. En ce qui concerne Samsung, il souhaiterait se concentrer sur la prise en charge des tokens de sécurité. Aussi appelé investment token ou encore equity token, c’est une devise numérique adossée à une valeur mobilière, comme des actions boursières. Ces valeurs ont été transposées sur la blockchain dans le but de séduire de nouveaux investisseurs ou faciliter les échanges. Ce processus s’appelle la tokenisation.
Mirae Asset Securities a mis sur pied une filiale dédiée, Mirae Consulting, division qui engage des chercheurs spécialisés en cryptomonnaies.
Gnusmas, Samsung s’invite dans le métavers
Le métavers, grande source d’interrogations mais aussi d’espoir chez tous les acteurs du numérique. Dans ce domaine aussi, Samsung ne veut pas prendre de retard. En 2022, l’entreprise sud-coréenne a présenté lors de l’IFA (Internationale Funkausstellung Berlin) Gnusmas, son nouveau petit avatar virtuel, qui deviendra la mascotte de la marque dans le métavers. Dans le discours de Samsung, cet extraterrestre est un « employé venu d’une planète très, très lointaine et différente de la nôtre ». Devenu un « ingénieur top secret » chez Samsung, il doit connecter la firme aux « jeunes générations ». Les millennials et la génération Z sont ciblés par cette créature sympathique.
Le nom « Gnusmas », si vous l’avez remarqué, correspond à « Samsung » écrit à l’envers. « L’idée de Gnusmas est née d’une blague que les gens font à chaque fois que Samsung sort un nouveau produit unique ; Samsung a dû engager un extraterrestre pour concevoir et développer ses technologies innovantes », explique la marque dans un communiqué. La nouvelle petite mascotte du géant sud-coréen, ce petit alien bleu « aux grands yeux de fouine », viendrait de la planète Nowus-129, située à 100 millions d’années-lumière de la Terre. Avec ce nom, Samsung nous glisse à nouveau une petite référence, mais aussi une petite blague. Il s’agit du nom de la ville et le numéro de rue où se trouve le siège de l’entreprise, lis à l’envers : 129 Suwon.
Que fait Samsung avec cet extraterrestre virtuel ?
Actuellement, le petit avatar est à disposition du public sur les réseaux sociaux de la firme. Le but pour la marque pour l’instant est de faire vivre ce personnage au travers de quelques petites aventures, quelques petites animations, où on le voit s’amuser sur des appareils Samsung, mais aussi habituer le public et les clients de la marque à sa présence. Il s’agit également de l’intégrer progressivement au sein du métavers.
Un monde qui s’adapte
La force principale de la Corée du Sud est que malgré le fait qu’elle est officiellement passée dans la tranche des pays développés, elle parvient toujours à s’adapter, se « mettre à jour » vis-à-vis de nouvelles technologies qui émergent sans cesse.
Dans le cas des pays comme la France, l’État face à l’arrivée d’une nouveauté technologique va commencer par le régulier. Cependant, le Pays du Matin Calme va d’abord s’approprier cette nouveauté, laisser les entreprises créer, innover et par la suite régulier, et s’adapter aux usages nouvellement créés. C’est pourquoi il n’est pas difficile de prédire la future frontière de nouveaux outils tels que la blockchaine, les NFT, ou encore le métavers. Ces nouveaux domaines sont déjà très régulés, contrôlés et taxés en France et en toute l’Europe. Par contre, en Corée du Sud ou aux États-Unis, les réglementations arrivant plus tard, les nouveaux usages innovant peuvent être créés. Parmi lesquels, USDT (appelé aussi Tether), ou l’USDC, deux versions de cryptomonnaie représentant le dollar américain. Il est interdit de faire un équivalent en Europe.
D’un métavers national
Jusqu’ici nous parlons beaucoup de Samsung. Il est le plus gros groupe du pays, mais la Corée du Sud a des ambitions encore plus hautes. Elle a annoncé investir un montant considérable (187 millions de dollars américains) dans un projet de métavers national. Le pays est à nouveau le premier en matière d’adoption de la technologie. Il suffit de regarder l’année dernière lorsque Séoul a annoncé qu’il deviendrait la première ville du monde dans le métavers d’ici en 2023. De plus, il voit le potentiel pour les entreprises, les petites entreprises et les entrepreneurs coréens de profiter du métavers. Le projet nommé Expanded Virtual World visera à atteindre quatre cibles. Les créateurs de contenu seront intégrés pour aider à construire le métavers. Le ministère organisera également des concours créatifs, des hackathons et des concours de développeurs. Leur objectif final est de créer une croissance dans l’art virtuel, les industries, l’éducation et les médias.
Vers un métavers mondial
À terme, pour le Pays du Matin Calme est bien sûr de rendre une sorte de standardisation du monde métavers. Le ministère des Sciences et des TIC s’attend à ce que le métavers national sud-coréen devienne facilement accessible à l’échelle mondiale à mesure que la technologie numérique progresse. Il vise à fournir des fonds pour la recherche technologique afin d’aider l’expansion des entreprises dans ce secteur.
Il est important de créer un écosystème métavers de classe mondiale comme point de départ pour favoriser intensément une nouvelle industrie hyper-connectée.
Park Yungyu, responsable de la communication au département politique
Sources
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.
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