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Depuis les années 1990, la Corée du Sud est devenue un leader mondial dans le domaine numérique et a connu une croissance spectaculaire de son économie numérique grâce à l’expansion rapide de l’Internet. La pénétration de l’Internet en Corée du Sud est l’une des plus élevées au monde, avec une infrastructure de réseau très développée. Tout cela sans qu’il y ait une grande présence des GAFAM en Corée du Sud. Le pays a également été l’un des premiers à adopter la technologie haut débit, ce qui a considérablement amélioré la qualité de l’Internet en Corée du Sud. Cela a permis à la population coréenne de bénéficier d’un accès rapide et fiable à l’Internet, favorisant ainsi le développement de nombreuses entreprises en ligne. Ce développement peut aussi susciter, voire inciter certaines personnes à une forme d’isolement, voire aux choix de vivre seules.
Cependant, contrairement à de nombreux autres pays, la Corée du Sud n’a pas accueilli favorablement les grandes entreprises technologiques américaines (GAFAM). Dans cet article, nous allons examiner comment l’Internet s’est développé en Corée du Sud, pourquoi les GAFAM ont une faible présence dans le pays, comment les entreprises locales ont dépassé les GAFAM et pourquoi ces entreprises locales ne peuvent être remplacées par d’autres entreprises étrangères.
Le développement d’internet en Corée du Sud
Depuis les années 1990, la Corée du Sud a connu une croissance rapide de l’Internet. La pénétration de l’Internet en Corée du Sud est l’une des plus élevées au monde, avec une infrastructure de réseau très développée. Le pays a également été l’un des premiers à adopter la technologie haut débit, ce qui a considérablement amélioré la qualité de l’Internet en Corée du Sud. Cela a permis à la population coréenne de bénéficier d’un accès rapide et fiable à l’Internet, favorisant ainsi le développement de nombreuses entreprises en ligne.
Le développement de l’internet en Corée du Sud remonte au début des années 1990, lorsque le gouvernement a créé un cadre réglementaire favorable pour encourager l’adoption des technologies de l’information et de la communication (TIC). En 1995, le gouvernement a lancé le projet « Informatisation de la société coréenne », qui a permis de déployer des infrastructures de communication modernes à travers le pays.
Le gouvernement a également investi massivement dans la recherche et le développement des TIC, notamment en créant des centres de recherche et en accordant des subventions à des start-ups innovantes. Cette politique a conduit à l’émergence de nombreuses entreprises technologiques coréennes, telles que Samsung, LG, et SK Telecom.
En 1998, la Corée du Sud a lancé son premier réseau à large bande, appelé ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), qui offrait une connexion Internet haut débit à un prix abordable. Ce développement a été suivi par l’introduction de la technologie de la fibre optique en 2000, qui a permis à la Corée du Sud de se classer parmi les pays les mieux connectés au monde.
De grands investissements dans les années 2000
Au cours des années 2000, le gouvernement a continué à investir dans le développement des TIC en lançant des initiatives pour stimuler l’adoption de la téléphonie mobile et des services sans fil. En 2011, la Corée du Sud a été le premier pays à lancer un réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G), qui offrait des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 100 Mbps.
Aujourd’hui, la Corée du Sud est l’un des pays les plus connectés au monde, avec une pénétration de l’Internet de près de 96 % de la population. Le pays est également à la pointe de la technologie de la 5G, qui offre des vitesses de téléchargement encore plus rapides et des capacités de réseau améliorées pour la communication entre les machines.
Une faible présence des GAFAM en Corée du Sud
Contrairement à de nombreux autres pays, la Corée du Sud n’a pas accueilli les grandes entreprises technologiques américaines (GAFAM) aussi favorablement. Suite à la guerre de Corée et ses conséquences, le pays était considéré comme peu apte à la consommation, avec une population en incapacité de consommer. Pour une certaine partie des GAFAM, cela peut représenter un avantage et une opportunité de marché. Google et Facebook sont les deux seules entreprises des GAFAM qui ont persisté à s’implanter en Corée du Sud.
Cependant, la Corée du Sud a connu un développement après-guerre et le « miracle de la rivière Han » qui ont été suivis par un miracle économique coréen. En revanche, des entreprises locales telles que Naver, Kakao et Coupang ont connu un grand succès en Corée du Sud. Ces entreprises ont également commencé à développer des modèles d’intelligence artificielle.
Le succès des entreprises locales
Les entreprises locales ont su s’adapter aux spécificités du marché coréen en proposant des services et des contenus adaptés à la culture locale. Par exemple, Naver, le moteur de recherche local, a mis en place des services de recherche en langue coréenne qui sont plus efficaces que ceux de Google en coréen. Kakao, la société de messagerie instantanée, a créé une plateforme de commerce électronique intégrée à son application de messagerie, ce qui permet aux utilisateurs de faire des achats sans quitter l’application. Coupang, le géant du commerce électronique, a créé un système de livraison ultra-rapide qui permet de livrer les produits le même jour ou le lendemain de la commande.
Les entreprises locales ont également bénéficié d’un environnement réglementaire favorable, avec des réglementations strictes en matière de protection des données personnelles qui ont renforcé la confiance des utilisateurs dans les services locaux. En outre, la forte présence du gouvernement dans le développement de l’Internet et des TIC a encouragé les investissements locaux et a favorisé l’émergence d’un écosystème dynamique d’entreprises technologiques en Corée du Sud.
Les entreprises locales ont donc réussi à s’imposer face aux GAFAM en proposant des services adaptés à la culture et aux besoins locaux, en bénéficiant d’un environnement réglementaire favorable et en développant un écosystème dynamique d’entreprises technologiques. C’est pourquoi ces entreprises locales ne peuvent être facilement remplacées par d’autres entreprises étrangères, même si les GAFAM cherchent à s’implanter plus largement en Corée du Sud.
Une collaboration de loins
Google a annoncé que le nombre de citoyens sud-coréens occupant des emplois liés aux retombées d’Android en 2020 était de plus de 350 000 personnes. Le géant américain a également indiqué que sa présence en Corée du Sud rapporte chaque année 7,5 milliards d’euros aux entreprises nationales.
Cependant, Google a récemment été condamné à une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante sur le marché des systèmes d’exploitation mobiles en Corée du Sud. La filiale d’Alphabet s’est défendue en affirmant que sa présence sur le marché sud-coréen avait des effets économiques positifs, générant chaque année près de 12 000 milliards de wons (soit 8,68 milliards d’euros) en retombées économiques pour les utilisateurs coréens.
Un était de régulation astucieuse
En effet, la stratégie de favoriser les entreprises locales en Corée du Sud s’inscrit dans une logique de développement économique national. Cette approche est également utilisée en Chine, où l’État encourage fortement le développement des entreprises locales tout en limitant la présence des entreprises étrangères.
Cette stratégie peut avoir des avantages en termes de développement économique, car elle permet de développer des compétences locales, de créer des emplois et de stimuler la croissance économique du pays. Toutefois, elle peut également avoir des effets négatifs, tels que la limitation de l’innovation et la perte d’opportunités commerciales avec des partenaires étrangers.
Il est donc important pour la Corée du Sud de trouver un équilibre entre le développement des entreprises locales et l’ouverture au marché international. Les accords de libre-échange avec d’autres pays peuvent aider à stimuler l’innovation et la concurrence, tout en permettant aux entreprises locales de se développer et de se renforcer.
Début septembre 2021, le gouvernement sud-coréen a adopté un projet de loi obligeant Apple et Google, les deux seules boutiques d’applications du marché, à modifier le mode de fonctionnement des systèmes de paiement de leurs boutiques respectives. Les deux groupes ne peuvent désormais plus retarder injustement l’approbation des applications ou les supprimer de leur boutique d’application. Le projet de loi adopté par les autorités coréennes interdit également aux boutiques d’applications comme l’App Store ou le Play Store d’obliger les développeurs à utiliser leurs systèmes d’achats in-app. De quoi fragiliser le modèle développé par les deux géants américains sur le marché des applications mobiles.
Après les GAFAM et les BATX, parlera-t-on un jour des SCNK pour désigner Samsung, Coupang, Naver et Kakao, les géants du numérique sud-coréens ?
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étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.