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Le « Miracle de la rivière Han » est un terme utilisé pour décrire la transformation économique et sociale rapide de la Corée du Sud dans les années 1960 et 1970. Cette période a vu la Corée passer d’une économie agraire et sous-développée à l’une des économies les plus dynamiques et les plus prospères de la région Asie-Pacifique.
La Corée du Sud a connu une transformation économique et sociale rapide dans les années 1960 et 1970, connue sous le nom de « Miracle de la rivière Han ». Cette période a été marquée par une croissance économique rapide et soutenue, qui a permis à la Corée de passer d’une économie agraire et sous-développée à l’une des économies les plus prospères de la région Asie-Pacifique. Cette croissance a été soutenue par des politiques économiques efficaces et un engagement en faveur de l’industrialisation et de l’exportation.
Ce que l’on nomme « Miracle de la rivière Han » est en fait en quelque sorte l’amorçage du fameux « Miracle économique sud-coréen »
1960 Les fondements de la croissance économique
La crise économique, politique et sociale précipite la chute du régime de Syngman Rhee, puis le 16 mai 1961, le coup d’État militaire du général Park Chung-Hee. Une nouvelle période s’ouvre.
Dans les années 1960, la Corée du Sud opte pour une stratégie fondée sur les exportations. Consécutif à l’arrivée au pouvoir de Park Chung-Hee, le changement de ligne revêt quatre modalités principales :
- Le vote de la loi anti-corruption du 14 juin 1961. Elle marque le début d’une épuration tournée contre les anciens fonctionnaires.
- La création de l’Association des Entrepreneurs Coréens, en août 1961, dont Lee Byung Chull prend la tête.
- Le lancement d’un projet de complexe sidérurgique à Ulsan, en janvier 1962. Il sera inauguré en 1967.
- Le rétablissement des relations diplomatiques avec le Japon, en 1966.
Ces politiques mis en place sont le point de départ de la relance économique du pays du matin clair. Une forte croissance industrielle, à partir des années 1960 une baisse d’inflation, une réduction du déficit commercial extérieur et redressement du cours du won à partir de 1965. Ces années sont donc pour le pays du matin clair le point de départ d’une relance économique, progressive, durable pour le pays.
- Le président Park Chung-hee a mis en place des politiques économiques pour stimuler la croissance, telles que la création d’une zone économique spéciale, qui avait pour but, d’attiré les investissements étrangers.
- Le gouvernement a également soutenu les entreprises exportatrices en leur offrant des prêts bonifiés et des incitations fiscales.
- Les principales industries étaient l’acier, les textiles et les produits chimiques.
1970 L’apogée de la croissance économique
C’est grâce à tous ces changements que l’économie sud-coréenne va commencer ce qu’on appelle une croissance auto-entretenue dès 1972. Dans les années 1960-1970, la Corée du Sud connaît une formidable accélération de son produit national brut : de 1962 à 1971, le taux de croissance annuel moyen du PNB s’élève à +8,8 %. C’est le résultat d’une industrialisation marquée : la part de l’agriculture au sein du PNB passe ainsi de 39,1 % en 1961 à 27,2 % en 1971.
Du protectionnisme éducateur vers un capitalisme guidé
Un modèle d’Etat développementaliste « Le développementalisme est d’abord et avant tout une philosophie politico-économique (une vision du monde) qui organise les représentations des décideurs publics sur le type d’objectifs à privilégier et sur le rôle de l’État dans la poursuite de ces objectifs. Dans l’Asie orientale de l’après-guerre, cette vision du monde a dicté l’évolution d’un groupe de dispositifs institutionnels qui ont facilité l’élaboration et la mise en œuvre de politiques industrielles orientées vers le développement. »
Chalmers Johnson, un professeur américain de sciences politiques, défend avec Thurbon que certains pays d’Asie ont adopté un rôle régulateur, notamment en Corée du Sud. C’était le cas sous Park Chung-hee, l’Etat planifiait la transformation économique, soutient les entreprises privées et organise l’économie dans son ensemble suivant une stratégie protectionniste établie au préalable. Une économie planifiée, datée, avec des objectifs, un cap à suivre, et une vision sur le long terme.
Sous la succession présidentiel
Sous la fille de Park Chung-Hee, nouvelle présidente coréenne du 25 février 2013 aux 10 mars 2017, et qui aura tiré de l’expérience de son père la leçon suivante : une politique d’encadrement des grands groupes, les Chaebol (재벌) peut être efficaces en les contraignant à s’inscrire, et demeurée dans des priorités économiques nationales. La poursuite d’une stratégie qui fait de la Corée du Sud l’un des grands exportateurs mondiaux, avec un solde positif qui la place derrière la Chine, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas, et à peu près à hauteur de la Suisse et de la Suède, autres grands pays exportateurs.
C’est en partie grâce à cette stratégie toujours en place aujourd’hui, que l’on doit dans d’autres domaines la fabuleuse exportation du soft power sud-coréen, la fameuse Hallyu. Qui a en quelques années inondé la culture mondiale. Aujourd’hui, les entreprises sud-coréennes sont devenues géantes, si ce n’est dans leurs pays, dans le reste des pays d’Asie. Par exemple, là ou dans le monde, on utilise majoritairement WhatsApp, signale, ou encore télégramme, la Corée du sud a ses propres services équivalents, et aussi puissants, comme kakao, line. Google maps, ou simplement Google, n’est pas au top de ces performances au pays du matin claire, mais a ces remplaçants comme : Naver (네이버), Daum (다음).
DANS LES ANNÉES 1980-1996, UNE MUTATION INACHEVÉE
Des vers 1980 surgissent de nouveaux défis internationaux : renaissance des États-Unis et du protectionnisme, crise financière majeure des pays en voie de développement (PVD). De fait, la crise de 1979-1980 en Corée du Sud obligera à une stabilisation. De fait, l’économie du pays nécessite à un réajustement structurel. Cette période est une transition et une plus grande concurrence entre les « dragons » (Corée du Sud, Hongkong, Singapour, Taiwan), et les « tigres » (Indonésie, Malaysien, Philippines, Thaïlande).
L’année 1980 est particulièrement difficile, une chute de -4,9 % du PNB, un déficit budgétaire égal à 9 % de ce même PNB et un rythme de hausse des prix de +25 % par an en moyenne. La situation ne peut être rétablie que début 1982, d’où un ralentissement de la croissance durant la première moitié de la décennie :
1966 – 1979 | + 10.6 |
1980 – 1985 | + 5.3 |
1986 – 1989 | + 10.9 |
Tout le défile pour la Corée du Sud à cette époque est de crée et maintenir une croissance élevée, pour faire face aux nouveaux pays devenue plus concurrentiels, a la main d’œuvre moins chère.
1980 La poursuite de la croissance
- En 1980, le taux de croissance du PIB était de -1.65 %. L’année d’après, 1981, il monte à 7.25 %
- Les industries de pointe ont continué à se développer, et de nouvelles industries telles que les automobiles et les appareils électroniques grand public ont émergé.
- Cependant, il y a eu un certain ralentissement de la croissance économique, en raison de la hausse des coûts de production et de la concurrence internationale accrue.
- En résumé, le « Miracle de la rivière Han » a été un phénomène économique remarquable qui a vu la Corée du Sud passer d’une économie agraire et sous-développée à l’une des économies les plus prospères de la région Asie-Pacifique en à peine deux décennies. Les politiques économiques efficaces, l’industrialisation et l’exportation ont été les principaux moteurs de cette croissance, qui a eu un impact significatif sur l’amélioration des niveaux de vie des Coréens. Cependant, il y a eu des conséquences négatives avec le ralentissement de la croissance économique et les problèmes sociaux qui ont émergé, mais cela reste un phénomène historique remarquable.
Bibliographie
Joseph Pesme – Bénédicte David – Cassandra Tikouzou – Marie Landini – Mickaël Popovics – Mayeul Jarriand (12/11/2018). Le protectionnisme sud-coréen : Ecole de Guerre Economique.
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