Sommaire
Avant de partir directement sur les présentations des lanceurs spatiaux et autres satellites nord-coréens, je vais rapidement évoquer le lancement du nucléaire en Corée du Nord. Cela a permis de concevoir des lanceurs intercontinentaux, et à la Corée du Nord, d’investir l’espace.
Aujourd’hui lorsque l’on entend parler de la Corée du Nord, c’est d’abord et avant tout pour ses tests nucléaires, de missiles balistiques ; pour un enlèvement d’un réalisateur sud-coréen, ou même l’assassinat du frère de Kim Jong-un (김정은 Gim Jeong-eun). Cependant, il exsite aussi d’autres sujets à aborder dans ce contexte-là. Parmi lesquels, les lanceurs qui permettent un lancement de missile intercontinental et qui peuvent également être utilisés dans un cadre pacifique et d’exploitation spatiale. C’est pourquoi la Corée du Sud a signé en 2001 le Régime de contrôle de technologie des missiles.
Pourtant, la moitié de la Corée du Nord, pareil que son frère du Sud, a une ambition spatiale. Le programme d’institutionnalisation nucléaire en Corée du Nord commence en 1952. Au milieu de la guerre de Corée (25 juin 1950 – 27 juillet 1953) est créé un institut de recherches sur l’énergie atomique. Depuis 2012, la Corée du Nord est considérée comme une puissance spatiale à l’international.
1956
En 1956, une grande signature est faite entre Pyongyang et l’Union soviétique, la charte fondatrice de l’Institut Commun Soviétique pour la Recherche Nucléaire. À la suite de cet évènement, les Nord-Coréens envoient des scientifiques et chercheurs chez leur voisin pour se former.
Premiers développements (1960-1979)
Pour la raison ci-dessus, la crainte de l’Union soviétique est une militarisation nucléaire de la Corée du Nord. Par conséquent, en 1959 les deux pays vont établir un nouvel accord sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire par l’État nord-coréen. Cet accord comprend la construction et l’établissement en Corée du Nord d’un complexe de recherche nucléaire à Yongbyon (녕변핵시설 Nyeongbyeon haeksiseol), province nord de Pyongan.
L’URSS va fournir l’assistance technique convenue dans l’accord pour la construction de ce complexe. Cela inclut, entre autres, un réacteur léger de recherche nucléaire, type l’IRT-2000.
Le développement du programme nucléaire nord-coréen est donc initié dès la guerre de Corée. Sans plus de développement pour cet article, ce sont ces premières recherches d’armement nord-coréen qui ont été initialement développées pour la survie du régime, et qui se sont progressivement divisées en deux secteurs grâce au développement de missiles intercontinentaux.
Entre volonté et première tentative
La Corée du Nord a de grandes ambitions spatiales. Sujet éminemment porte à controverse, autant par les alliés que par les adversaires du régime. Les technologies de lanceurs spatiaux nord-coréens sont les mêmes que celles développées pour les missiles intercontinentaux.
La Corée du Nord va se mettre à vouloir émettre ses propres satellites à partir du milieu des années 1980. La première réelle tentative d’envoi d’un engin spatial, munie d’un satellite à bord, remonte à 1998. D’après les rapports nord-coréens, ce premier essai serait un succès. En revanche, pour le reste du monde cet essai serait un échec car le satellite n’aurait pas réussi à atteindre l’orbite terrestre.
1994, date de nouvelle ère en Corée du Nord
C’est le 8 juillet 1994 que Kim II-sung (김일성 Gim Il-seong) va décéder engendrant alors une forte période de transition pour le pays à tous les niveaux. Son fils et successeur, Kim Jong-il (김정일 Gim Jeong-il), ne va pas officiellement prendre le pouvoir et il va diriger la Corée du Nord sous le titre de commandant en chef de l’armée.
C’est en 1998 que le dirigeant prendra officiellement ses fonctions grâce à la nouvelle constitution du 5 septembre 1998. Il va développer la politique du juche (주체사상 juche sasang), basée sur trois principes importants :
- l’idéologie politique
- les capacités militaires
- les capacités économiques.
De nouvelles politiques sont soit mises en place, soit développées comme military first, appelé la politique de songun (선군정치 seongun jeongchi), et même la politique du songbun (출신성분 chulsin seongbun). C’est de la sorte que va s’inscrire le premier essai d’un Taepodong-2 (대포동 2호 Daepodong 2 ho). Le premier test a lieu le 31 août 1998. Le pays aura toujours revendiqué ce lanceur comme étant un lanceur spatial, avec pour objectif la mise en orbite d’un premier petit satellite expérimental, Kwangmyongsong-1 (광명성 1호 Gwangmyeongseong 1 ho). Selon le Corée du Nord, la mise en orbite aurait réussi. En revanche, il est considéré comme ayant été un échec pour les pays tiers, aucun objet n’aurait été repéré sur l’orbite du lancement.
L’agence spatiale nord-coréenne
Kim Jong-un, le leader-artiste nord-coréen, annonce et inaugure en 2013 la création de l’agence spatiale nationale du pays, appelée la NADA (National Aerospace Development Administration), l’Administration nationale de développement aérospatial. Le pays s’est d’ailleurs inspiré pour la création de son logo de celui iconique de l’agence américaine, la NASA.
Depuis la création de cette agence, le pays a partagé son désir de réaliser des missions vers la Lune et Mars. Pour le faire, l’agence devra développer des lanceurs plus puissants que ceux utilisés actuellement lors de leurs essais nucléaires et spatiaux.
Dans l’immédiat, les responsables nord-coréens ont annoncé qu’ils travaillaient à la conception d’un satellite géostationnaire. La mise en orbite de ce dernier nécessitera un lanceur plus puissant que les précédentes.
Une nature pacifique du développement spatial
Selon le site nord-coréen Naenara, la Corée du Nord insiste sur le fait que le programme spatiale nord-coréen n’est développé que dans un but pacifique ; que le programme développé par la NADA n’aurait comme objectif que de résoudre des problèmes économiques, améliorer la technologie civile, et améliorer la vie quotidienne des Nord-Coréens :
Le principe est de développer l’espace entièrement
NADA
à des fins pacifiques.
Selon le rapport de l’agence nord-coréenne, ils auraient réussi à placer un satellite Kwangmyongsong-4 en orbite courant en février 2016. Ensuite, il y avait un teste d’un nouveau moteur de fusée dans le but de lancer de prochains satellites géostationnaires la même année.
Une forte envie d’évolution et de progrès est également palpable du côté Nord. Parmi les objectifs à atteindre pour l’agence, on trouve une amélioration de la capacité de traitement des images satellitaires, mais aussi mettre sur pied un logiciel « Maison », regroupant des informations géographiques du pays. Dans la même idée que le projet Starlink d’Elon Musk (mais moins envahissant), le pays souhaite développer et construire un réseau de communication à très haut débit avec un ou plusieurs satellites géostationnaires.
Satellite | Date de lancement (UTC) | Fusée | Site de lancement | Statut | Objectif |
---|---|---|---|---|---|
Kwangmyŏngsŏng-1 | 31 août 1998 | Paektusan | Terrain de lancement de satellites de Tonghae | Impossible d’atteindre l’orbite | Satellite expérimental technologique |
4 juillet 2006 | Unha-1 | Échec du lancement | Test de fusée | ||
Kwangmyŏngsŏng-2 | 5 avril 2009 | Unha-2 | Tonghae Satellite Launching Ground | Impossible d’atteindre l’orbite | Satellite de communication |
Kwangmyŏngsŏng-3 | 13 avril 2012 | Unha-3 | Station de lancement de satellites Sohae | Échec du lancement | Satellite d’observation |
Kwangmyŏngsŏng-3 Unit 2 | 12 décembre 2012 | Unha-3 | Station de lancement de satellites Sohae | Lancement réussi | Satellite d’observation |
Kwangmyŏngsŏng-4 | 7 février 2016 | Kwangmyŏngsŏng (Unha-4) | Station de lancement de satellites Sohae | Lancement réussi | Satellite d’observation |
Sources
- Gaillard-Sborowsky Florence (2016). « La Corée du Nord spatiale », Recherches & documents [En ligne] N° 01/2016.
étudiant en design graphique et design industriel, passionné par la Corée sur toutes ses formes. et nous vous faisons découvrir ce pays merveilleux et sa culture chaque semaine.
Pingback: La Corée du nord, spécialiste du cinéma d'animation - Planète Corée